Écouter ses émotions... Ce qui demande vraiment à être entendu...
- Johanne Fougères
- 17 déc.
- 3 min de lecture
Dans nos relations, à tous les âges de la vie.

Nous parlons de plus en plus des émotions.
De leur importance.
De la nécessité de les accueillir, de les exprimer, de ne plus les taire.
Que ce soit dans le couple,
dans la relation à nos parents qui vieillissent,
avec nos enfants ou petits-enfants,
ou encore dans nos choix professionnels et projets de vie,
les émotions sont aujourd’hui reconnues comme des signaux à écouter.
Et c’est une avancée précieuse.
Pourtant, dans mon expérience d’accompagnement,
je fais souvent le même constat :
l’émotion est reconnue, parfois partagée… mais elle reste souvent une étape, pas un passage.
Quand "écouter ses émotions" devient un point d’arrêt
Dans des situations très différentes, le scénario se ressemble.
Une inquiétude excessive pour un petit-enfant.
Une tension persistante avec un parent.
Un couple qui évite certains sujets pour préserver l’équilibre.
Un projet de vie que l’on repousse sans parvenir à comprendre pourquoi.
Les émotions sont là.
Elles sont légitimes. Elles sont parfois intenses.
Et pourtant, quelque chose reste figé.
Les mêmes situations se répètent, les mêmes tensions reviennent, les mêmes hésitations s’installent.
Non pas parce que l’émotion n’a pas été vécue,
mais parce que ce qu’elle vient signaler n’a pas encore été entendu.
L’émotion n’est pas le problème
Une émotion n’est ni une erreur, ni un excès à corriger.
Elle n’est pas non plus une vérité à suivre aveuglément.
Elle est un signal.
Un signal qu’un besoin n’est pas nourri.
Qu’une limite est dépassée.
Qu’un ajustement est nécessaire.
Derrière une peur qui prend toute la place, il y a souvent un besoin de sécurité.
Derrière une colère récurrente, un besoin de reconnaissance ou de respect.
Derrière une fatigue persistante dans un projet, un besoin de soutien, de clarté ou de sens.
Tant que ce message reste flou, l’émotion persiste.
Elle se répète, se déplace, change de forme.
Ce que l’on évite souvent d’aller regarder
Aller écouter ce que dit vraiment l’émotion demande un déplacement intérieur.
Cela suppose de quitter la recherche d’un coupable, les justifications, ou les décisions prises uniquement pour faire baisser la tension.
Et d’oser se poser des questions plus fondamentales.
De quoi ai-je réellement besoin dans cette situation ?
Qu’est-ce qui n’est plus juste pour moi aujourd’hui ?
Qu’est-ce que je continue à porter seul·e ?
Qu’est-ce que je n’ose pas dire ou demander, par peur de fragiliser le lien ?
Ces questions traversent toutes les relations, quels que soient l’âge, le rôle ou le contexte.
Mettre de la clarté avant d’agir
Agir sans clarté peut soulager sur le moment, mais laisse souvent le fond intact.
Attendre que « ça passe » enferme dans une fatigue silencieuse.
La voie qui transforme vraiment est souvent une troisième voie :
mettre de la clarté sur ce qui se joue,
puis poser un acte, même imparfait, mais aligné avec ce qui a été compris.
La clarté ne supprime pas l’émotion, elle lui donne une direction.
Ce que change l’écoute profonde, à tout âge
Quand on prend le temps d'écouter ses émotions jusqu’au bout, quelque chose se détend dans la relation.
Avec un parent, on cesse de réagir par obligation.
Avec un enfant ou un petit-enfant, on pose un cadre plus juste.
Dans le couple, le lien redevient un appui.
Dans un projet de vie, les décisions cessent d’être dictées uniquement par la peur.
Pas parce que tout est réglé.
Mais parce que l’on ne cherche plus à faire taire ce qui demande à être entendu.
À l’origine de cette réflexion
Cette réflexion a été amorcée notamment à l’occasion de contributions pour le magazine MAXI, autour de situations relationnelles du quotidien :
la relation aux petits-enfants,
la place des parents vieillissants,
les choix professionnels et projets de vie.
Le format presse impose des réponses courtes.
J’ai eu envie ici de prendre le temps et de relier ces situations par
ce qu’elles ont de commun :
notre manière d’écouter, ou non... ce que nos émotions cherchent à nous dire.
Les articles parus dans MAXI sont consultables ci-dessous, ainsi que le lien vers le magazine pour celles et ceux qui souhaitent le retrouver.
Maxi n°2036 : https://www.abobauer.com/acheter/maxi.html










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